Ne pas oser refuser, ne pas savoir exprimer un refus, être incapable de décliner une invitation, éprouver une montagne de scrupules rien qu'à l'idée de le faire... Autant de
situations inconfortables qui ne sont pas sans conséquences. Elles sont énergivores et chronophages. Reprendre le contrôle de ses décisions et de ses opinions est fondamental. Pour cela, il faut
s’affirmer et savoir dire non.
Découvrez pourquoi il est si difficile de dire non et apprenez à opposer un refus franc sans culpabiliser.
Comprendre pourquoi je ne sais pas dire non
Tout petit, vers dix-huit mois ou deux ans, l'enfant dit non toute la journée. Ce n'est pas anodin. Il sait que son non est une opposition, un moyen de s'affirmer et donc de faire exister sa petite personne. Le non est l'affirmation de soi par excellence. J'empêche ainsi l'autre de m'envahir. Je me fais respecter. Si je ne dis pas non, je nie mes désirs, mes souhaits, ma volonté et je m'efface par rapport à l'autre. Tous les petits passent par cette phase du développement, nécessaire pour s’affirmer et découvrir l’autonomie.
Mais alors, que se passe-t-il entre le moment où s’opposer est le biais de communication privilégié et celui où l’on réalise que l’on ne sait pas dire non ?
Le besoin de plaire
Exprimer un refus, c’est s’exposer à un jugement d’autrui. En disant non, vous avez peur de perdre l’approbation, voire l’amour de vos pairs. Il vous paraît donc plus simple d’accéder à leurs
demandes au lieu d’exprimer vos sentiments ou vos opinions. Dire oui est un moyen de vous faire aimer. Vous rendre indispensable vous permet de prouver votre valeur.
La peur de faire du mal
À l’inverse, vous pouvez craindre que votre « non » soit interprété par vos proches ou vos collègues comme un manque d’attachement ou de considération. Vous avez peur de les vexer ou de les
blesser si vous n’accédez pas à leurs désirs. Savoir dire non est une aptitude qui se travaille. Vous pouvez apprendre à y mettre les formes pour ne pas heurter votre interlocuteur.
L’angoisse du conflit
Vous ne supportez aucune discorde et avez trouvé le moyen idéal pour éviter chaque désaccord potentiel. Dire oui à tout, en toutes circonstances. Ainsi, vous avez l’impression de vous prémunir de
l’anxiété causée par une situation litigieuse. Que dire toutefois de l’angoisse que vous ressentez après avoir dit oui à contrecœur ? Un « non » peut parfois être étonnamment bien accueilli et ne
conduit pas toujours à une dispute.
La crainte du rejet
Ne pas accéder à la demande de votre interlocuteur représente pour vous le risque d’être écarté. Comme si un « non », qui s’opposerait qui plus est à une décision favorable de tout un groupe,
pouvait vous isoler et vous exclure définitivement. Ce sentiment se retrouve principalement chez les adolescents qui ont un fort besoin d’appartenance. L’effet de groupe à l’âge de la puberté
peut pousser les jeunes à se mettre en danger. En recherchant constamment l’approbation de leurs pairs, les ados ont tendance à ne pas oser dire non et à subir des situations humiliantes ou
périlleuses.
Le sentiment de toute-puissance
Tout accepter, c’est se rendre indispensable. Si vous avez tant de mal à dire non à votre entourage, cela peut signifier que vous êtes en recherche de flatterie. Le fait que l’on vous sollicite
vous plutôt qu’un autre vous fait sentir que vous êtes la personne la plus qualifiée pour la tâche à effectuer. Gare cependant à la surcharge !
Le poids des expériences passées
Ces sentiments qui vous assaillent et qui vous empêchent de vous affirmer sont l’héritage de votre vécu. Un parent trop autoritaire a pu empêcher le développement d’un comportement assertif.
Autrement dit votre capacité à exprimer vos désirs, vos besoins et vos droits. Un manque d’attention de la part d’un proche a pu vous pousser à tout accepter, pour vous rendre indispensable,
avoir de la valeur à ses yeux. Enfin, des échecs professionnels ou personnels ont pu ébranler votre confiance en vous. Rassurez-vous, l’estime de soi perdue ne l’est pas pour toujours. On peut
apprendre à s’affirmer à tous les âges !
« Un homme en colère est un homme qui n’a pas su dire non et éprouve, en plus, le remords de ne pas l’avoir fait. » Tahar Ben Jelloun
Saisir la puissance du non
Pour oser s’affirmer et oser dire non, il faut comprendre pourquoi il est essentiel de s’opposer. Le pouvoir du non est redoutable. En effet, dire non, ce n’est pas seulement dire que l’on n’est pas d’accord.
Se détacher des attentes de l’autre
Savoir dire non, c’est dépasser les conditionnements subis depuis notre plus tendre enfance. À l’école, à la maison, avec ses amis, dans sa religion, etc. Vous l’aurez compris, tous les cercles
dans lesquels vous avez évolué ont pu restreindre votre capacité à refuser, pour vous conformer aux attentes d’autrui.
Apprendre à s’affirmer
Savoir dire non, c’est faire preuve de confiance en soi et se respecter. C’est accepter de se prioriser par rapport aux desiderata de son entourage. Si vous accédez à toutes les requêtes qui vous
sont imposées, vous endossez indubitablement le rôle de « bonne poire ». Malheureusement, se sentir corvéable à merci détruit la confiance en soi. Vous passez de longues heures à vous en vouloir,
à rejouer la conversation et vous flageller de ne pas avoir su répondre non. Quelle torture pour l’esprit que de vivre dans le regret et la colère !
À l’inverse, lorsque vous opposez un refus, vous vous affirmez. Vous signalez à votre interlocuteur qu’il n’a pas votre consentement. Cette dernière notion est un enjeu de société crucial,
notamment pour les femmes en matière de sexualité.
Sachez enfin qu’apprendre à s’affirmer demande du temps et suppose de sortir de sa zone de confort.
Préserver sa santé
Vous sentir contraint à chaque fois que vous n’osez pas dire non. Appréhender chaque conversation par peur qu’on vous demande une faveur. Ces sentiments polluent votre esprit et engendrent un
stress néfaste pour votre santé. Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), « la santé est un état de complet bien-être, physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une
absence de maladie ou d’infirmité ». Préserver votre santé ne devrait donc pas se limiter à soigner votre hygiène de vie. Il s’agit également de déterminer vos limites pour construire des
relations saines avec votre entourage. En attendant, n’hésitez pas à vous appuyer sur des béquilles naturelles telles que les tisanes anti-stress pour vous apaiser au quotidien.
Survivre
Savoir dire non, c’est également une question de survie. Dans une situation de harcèlement par exemple, opposer un non franc et catégorique est le seul moyen de mettre fin à la manipulation. À
l’approche d’un danger imminent, formuler un refus confiant et sans équivoque a de grandes chances de décourager votre interlocuteur.
Ce principe s’applique également à vos pairs. Loin d’être infantilisant, un « non » ferme peut prévenir une décision risquée pour vos proches. Lorsque vous empêchez un ami ivre de prendre le
volant, vous vous opposez à lui pour son bien. Il se peut que sa gratitude ne se manifeste pas immédiatement, mais vous aurez la satisfaction d’avoir fait le bon choix !
Éduquer et prouver son amour
En matière d’éducation aussi, le « non » peut s’avérer salvateur. Lorsqu’un petit se met en danger, il est indispensable d’exprimer une opposition claire et sans retour. Dire non à un enfant ou
un adolescent, c’est lui permettre de se construire dans un cadre sécurisant, avec des limites bien établies. En vous opposant à des comportements inappropriés ou dangereux, vous montrez aux plus
jeunes que vous vous souciez de leur sort, qu’ils ont de l’importance à vos yeux. Savoir dire non au bon moment, c’est savoir montrer que l’on aime.
Savoir dire non sans culpabiliser
Savoir dire non sans se sentir coupable ne se fait pas du jour au lendemain. Vous l’aurez compris, les raisons qui vous poussent à tout accepter sont lourdes et nombreuses. Soyez indulgent avec vous-même et donnez-vous du temps pour réussir votre apprentissage. Suivez ces quelques étapes pour apprendre à dire non.
Se dire non à soi-même
La première personne à convaincre sur le chemin vers l’affirmation de soi, c’est vous !
Avant de savoir dire non aux autres, il est indispensable de déterminer ses envies, ses besoins et de s’y tenir. De la même manière que vous le feriez avec un enfant, tenez bon si vous avez pris
la décision de vous interdire un comportement. Dans le cas d’une addiction par exemple, soyez radical et sans appel dans la privation. Ne tolérez aucune sortie de route pour vous prouver que vous
êtes capable de résister et booster votre estime de vous.
Opposer de petits « non » sans conséquences
Fort de cette victoire sur vous-même, commencez par formuler des vetos sans grande importance au quotidien. Entraînez-vous à exprimer un refus avec courtoisie à un interlocuteur ponctuel. Les
occasions d’éconduire un téléprospecteur ne manquent pas ! Prenez cet exercice au sérieux, il vous permet de vous créer un répertoire de formules de refus poli bien utile ! « Non, je ne suis pas
intéressée », « Non, je ne suis pas disponible » ou tout simplement « Non, je ne veux pas ».
Différer sa réponse
Malgré vos progrès, vous avez encore du mal à vous imposer. Cela est normal, savoir dire non au travail ou dans sa vie privée représente une étape plus délicate à franchir. Si vous n’arrivez pas
encore à refuser une invitation avec tact par exemple, dites simplement que vous devez consulter votre agenda et que vous vous prononcerez plus tard.
Par ailleurs, si vous avez toujours tendance à vous précipiter pour accepter, vous constaterez qu’il n’y a rien de plus difficile que dire « non » après avoir dit « oui ». Le retour en arrière
est toujours une manœuvre embarrassante.Ne pas donner sa réponse sur le champ peut également être utile si vous avez acquis une tendance à dire non sans réfléchir. Vous avez pris confiance en
vous. Bravo ! Apprenez toutefois à prendre du recul et à mesurer les conséquences de votre refus sur vous et votre interlocuteur. Sa demande représente-t-elle un réel besoin ou s’agit-il de tirer
profit de votre bonne volonté ? La réponse à cette question peut influencer la décision que vous prendrez et vos relations futures.
Savoir dire non sans se justifier
Progressivement, vous avez appris comment dire non en usant de stratégies qui vous mettent à l’aise. À présent, votre « non » doit se suffire à lui-même. Vous n’avez pas besoin d’accompagner
votre refus d’une longue justification ou d’un engagement pour plus tard. Vous savez comment dire non gentiment et votre interlocuteur doit comprendre que vous n’êtes pas dans l’obligation de lui
expliquer pourquoi. Vos raisons vous appartiennent et cela doit être suffisant. Vous n’avez pas non plus besoin de vous excuser de refuser. Soyez donc ferme tout en restant bienveillant. Vous
pouvez simplement opposer un refus inflexible mais souriant. Une main de fer dans un gant de velours !
Proposer une alternative
Si votre « non » relève d’un réel empêchement, autorisez-vous à suggérer une solution de rechange. Il ne s’agit pas de dire non à tout prix, mais de satisfaire vos besoins et vos désirs en
priorité. Vous êtes tenté par ce dîner avec un ami mais la date ne vous convient pas ? Demandez-lui de le remettre à plus tard. Vous rêviez que votre chef vous confie ce dossier, mais vous avez
peur que la charge de travail ne soit trop lourde ? Ne mettez pas en péril votre bien-être au travail et évoquez l’éventualité d’une collaboration avec un collègue. Les options sont nombreuses
lorsque l’on analyse les situations. Elles peuvent même représenter une solution plus avantageuse pour tout le monde. N’hésitez pas et soyez force de proposition. Voilà une belle manière de
renforcer encore un peu plus l’estime de soi !
« Dire non sans donner la raison ! N’est-ce pas affirmer dans l’être ? Sa raison, c’est soi. » Jean Ethier-Blais
Réfléchissez, quelle plus belle preuve de considération que d’oser livrer vos sentiments et positions sans retenue ? Apprendre à dire non à votre entourage, c’est leur offrir une meilleure
version de vous-même. Celle d’une personne confiante et accomplie.
Soyez-en persuadé, savoir dire non à quelqu’un est un accord gagnant-gagnant.
Malgré tous vos efforts, vous ne parvenez toujours pas à oser vous affirmer et refuser ?
La kinésiologie peut vous aider à identifier la source de vos blocages, à les comprendre et à les faire disparaitre.
N'hésitez pas à me contacter afin que nous échangions sur la problématique qui vous préoccupe.
Peggy Meunier, kinésiologue à Bordeaux, vous accueille tous les jours du lundi au vendredi sur rendez-vous, au sein du cabinet paramédical de Gravelotte, situé entre Bordeaux Nansouty et Barrière de Bègles.
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Sources :
https://etre-optimiste.fr/affirmation-de-soi-oser-dire-non/
http://evene.lefigaro.fr/citations/mot.php?mot=dire-non&
https://www.cairn.info/revue-dialogue-2004-3-page-88.htm
https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2010-4-page-35.htm
https://www.who.int/fr/about/governance/constitution