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Pour une rentrée au top


Les sempiternels conseils vont déferler sur tous les médias : retrouver horaires réguliers, se remettre en activité cérébrale dès le matin, troquer les cahiers de vacances contre les livres d'écoles, vérifier la liste des fournitures, checker les tenues de sport et les rendez-vous médicaux, se préparer au jour J... Autant de détails aussi techniques que pratiques.

 

Et si la clef d'une rentrée réussie résidait tout simplement dans la bonne régulation de ses émotions ?

la régulation automatique des émotions = une meilleure concentration

Angoisse, colère, excitation… Quand les émotions s'emballent, l'élève peut perdre sa concentration et échouer.

La parade ? Développer ce qu'on appelle la régulation automatique des émotions, qui permet de se dédier entièrement à la tâche demandée.

 

Rester concentré est un art de funambule : à tout moment l'attention peut être déstabilisée, et la clé du succès est de procéder à des ajustements rapides sans y dépenser toute son énergie mentale.
Si la capacité à réguler ses émotions se trouve quelque part, c’est évidemment dans le cerveau de l’élève, et plus particulièrement dans son lobe frontal, siège de la plupart de nos comportements volontaires. Les différentes sous-parties du cortex frontal passent donc leur temps à évaluer à la fois l’intérêt potentiel et le danger que représentent une situation ou un événement donnés. L’émotion émergerait en conclusion d’un cycle au cours duquel l’événement est d’abord perçu, puis évalué, avant de déclencher ou non une réaction. Ce cycle, on le nomme PVA, pour perception, valuation, action. À l’arrivée, donc, se produit une réaction émotionnelle que chacun connaît, avec une manifestation au niveau du corps et des muscles – le cœur qui s’accélère, la mâchoire qui se tend – et bien sûr un vécu subjectif !

Rester concentré : un art de funambule

Cette plongée au cœur de la partie la plus antérieure de notre cerveau révèle un système complexe hypersensible à de nombreuses causes possibles d’émotions, ce qui explique leur omniprésence dans nos vies mentales. En passant en revue chaque partie du cortex préfrontal, nous apprenons ainsi que la partie latérale du cortex orbitofrontal, située au niveau de l'extrémité extérieure de nos sourcils, près de la tempe, surveille ce qui se passe autour de nous en ce moment : « Est-ce bon pour moi ? Est-ce dangereux ? » – car l’appréciation est toujours faite en fonction de notre survie et de notre bien-être à plus ou moins longue échéance ! La partie la plus médiane de cette même structure, située cette fois vers le bord intérieur des sourcils, apprécierait quant à elle nos pensées, en levant un drapeau rouge lorsqu’un problème ou une préoccupation resurgit de notre mémoire.

On imagine donc aisément cette région en ébullition chez l’élève anxieux…
Sur la façade située entre les deux hémisphères, deux régions du cortex préfrontal, le cortex préfrontal médian rostral et le cortex préfrontal dorsal médian s’intéressent particulièrement aux autres et à leurs intentions – « pourquoi Léo me regarde-t-il comme ça, dois-je y voir une menace ? » – et à nous-mêmes, notamment à travers l’image que nous pensons renvoyer vers les autres, par rapport aux normes sociales – « je me trouve moche et cela me rend triste ».

À proximité immédiate, le cortex cingulaire évaluerait nos propres actions – qui peuvent être aussi sources d’émotions, par exemple quand nous sommes fiers de ce que nous avons fait ou quand nous craignons de mal faire.

Qui va crier le plus fort dans le cerveau ?

Comme des vendeurs à la criée cherchant à attirer l’attention, toutes ces régions peuvent à tout moment déstabiliser cette dernière pour la rediriger vers une perception jugée particulièrement positive ou négative, et nous amener à y réagir. On peut donc légitimement se demander comment ne pas se laisser déborder par une mécanique qui semble tout passer au crible, tout le temps.

Alors, quelle est la clé, dans ces conditions, du contrôle de soi ?

Celle-ci semble résider dans une autre région du cortex préfrontal, sa partie latérale, ou CPFL. Le CPFL réaliserait aussi un travail d’évaluation, mais appliqué à l’émotion elle-même, dans une sorte d’appréciation de second ordre. Cette région jouerait un rôle essentiel pour permettre à un élève de reconnaître que la colère qui monte en lui n’a pas sa place pendant le cours de maths.

Ce CPFL est par ailleurs connu pour son importance dans le contrôle cognitif : dès qu’on se fixe un but, il vient contraindre notre attention et nos actions pour l’atteindre. Il s’agit en quelque sorte d’une région qui se « programme » pour atteindre un objectif, qui peut d’ailleurs être de maîtriser sa réaction émotionnelle. Il peut donc servir une forme de contrôle volontaire de ses émotions, par exemple en redirigeant son attention loin de ce qui les suscite (écouter le cours plutôt que de regarder celui qui nous a provoqué ou bien penser à autre chose).

Mais suffit-il de se fixer pour but de dominer ses émotions pour y parvenir ?

L'image du funambule n'est pas si simple. S’il suffisait de vouloir rester en équilibre pour ne pas tomber, tout le monde ou presque y arriverait, puisqu’il suffirait de ne pas oublier de rester en équilibre (et donc de garder son but bien en tête). Le parallèle avec la régulation émotionnelle est double : il faut réagir vite et selon des automatismes acquis de restabilisation, plutôt que selon une intention consciente maintenue activement en mémoire. Avoir pour objectif permanent de se maîtriser tout au long de la journée, nous placerait presque tout le temps en situation de double tâche : la tâche du moment et cette régulation. Ce n’est donc pas une bonne solution. Par ailleurs, le cycle PVA est d’ordinaire si rapide que la réaction émotionnelle prend de court le CPFL, qui n’évalue cette émotion qu’a posteriori.

Pratiquez la régulation automatique des émotions

Le CPFL ne peut réellement rentrer en action que si la réaction émotionnelle est mise « en pause» pendant une fraction de seconde, ce qui suppose de développer des automatismes pour la ralentir. Concrètement, c’est exactement ce que visent certaines formes classiques de méditation, ou l’on apprend à reconnaître immédiatement les premiers signes – corporels – de la réaction émotionnelle : la respiration qui se coupe, la mâchoire qui se crispe… et c’est alors le corps qui finit par réagir « tout seul » – par automatisme – pour amortir cette réaction, en respirant profondément et en détendant les muscles qui se crispent, par exemple.

La réaction émotionnelle ainsi enrayée, le CPFL peut alors intervenir dans un deuxième temps pour mettre en place une vraie stratégie réfléchie. Mais on ne peut pas attendre d’un élève qui n’a pas développé ces réflexes de savoir contrôler ses émotions, même s’il assure, en toute bonne foi, qu’il a parfaitement compris intellectuellement à quel point celles-ci peuvent le mettre en difficulté.
Finalement, la régulation émotionnelle et la maîtrise de l’équilibre postural ou attentionnel ont donc bien un point commun : elles s’appuient sur une capacité à reconnaître immédiatement les tout premiers signes du déséquilibre pour amortir les forces qui nous font dérailler.

 

La kinésiologie pour vous apprendre à réguler vos émotions

Alors, comment développer cette capacité pour en tirer le meilleur parti en situation d’apprentissage ?

Ensemble, nous nous interrogerons les sensations perçues, nous les observerons, le nommerons et travaillerons à essayer d’en prendre conscience. Ce travail repose sur un guidage de l’attention : quelles formes prend votre respiration en général - ample, faible, bloquée ? Comment se transforme-t-elle lorsque vous êtes en colère ? Et que se passe-t-il au niveau de votre visage ?

On ne perçoit presque jamais toutes ces informations intéroceptives, occupé que l’on est à exécuter la tâche fixée, mais dès qu’on porte son attention dessus, tout change.

Pour amorcer le mécanisme, on jouera donc à mimer l’émotion, à accentuer délibérément l’ampleur ou la fréquence des inspirations, etc. Son but sera d’identifier d’abord deux ou trois aspects saillants concernant la manière dont l’émotion affecte le corps.

 

Ensuite, à travers diverses corrections simples et adaptées, nous pourrons proposer de nouvelles voies neuronales à votre cerveau et réguler ainsi l'intensité de vos émotions...

Un jeu d'enfant ?


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